Gestion Pédagogique LMD Système SEES

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Cette catégorie regroupe tous les articles et éventuellement réflexions autour du système LMD. Les textes règlementaires de gestion du LMD resteront les textes officiels du MESRS.


Doit-on utiliser SEES ou Progress pour la gestion pédagogique ?

Doit-on utiliser SEES ou Progress pour la gestion pédagogique ?

 

Une question récurrente, elle nous est régulièrement posée depuis l’année 2017/2018. A chaque fois, les notes sont saisies sans pouvoir délibérer avec Progress pour diverses raisons : difficulté de saisie, gestion des matières et unités en retard pour les admis avec dettes, gestion des unités et matières acquises pour les répétitifs, la gestion de l’historique des résultats pédagogiques, édition de documents de base (relevés de notes, annexe au diplôme, attestation provisoire de succès pour les sortants), le passage automatique d’une année universitaire à l’année universitaire suivante, … etc. Notre conseil n’a pas changé, il faut suivre les orientations et directives administratives, tout en continuant à travailler avec SEES pour :

1-      ne pas être pris au dépourvu en fin d’année si Progress n’est toujours pas prêt,

2-      comparer les résultats de calcul et de délibérations de SEES, qui sont fiables depuis l’année universitaire 2007/2008, à ceux éventuels de Progress. Indirectement, c’est un moyen de validation des résultats de Progress par ceux de SEES. Tout nouveau système, Progress en l’occurrence, doit être validé pour éviter des surprises.

Pour rappel, Progress avec ses différents volets de gestion pédagogique de graduation, de post-graduation, des ressources humaines, de budget, des moyens généraux, de logistique et patrimoine, de la recherche scientifique, de santé des personnels, de FVE (Formation et Vie de l’Etudiant), … etc, devait être opérationnel au 31/12/2015.


20/09/2020
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15 semaines d'enseignement, est-ce possible?

Comment lire ou calculer la grille de classification de l'annexe au diplôme (page 3)?

 

Conformément aux directives et orientations de la DFSG du MESRS et en correspondance avec l'évaluation internationale, Il existe 5 classes allant de A à E. La classe A correspond aux 10% premiers, la classe B correspond aux 25% suivants,  la classe C correspond aux 30% suivants, la classe D aux 25% suivants et la classe E aux 10% derniers. La classification ne tient compte que des sortants et non des effectifs de la promotion. Pour une population sortante de 26 étudiants sur un effectif de la promotion de 50 étudiants, les classes sont calculées comme suit:

Classe 1: 26*10% = 2,6 Soit 3 étudiants avec arrondis de la classe 1

Classe 2: 26*(10%+25%) = 26*35% =9,1 soit 9 étudiants dont 3 de la classe 1 et 6 de la classe 2

Classe 3: 26*(10%+25%+30%) = 26*65% = 16,9 soit 17 étudiants dont 3 de la classe 1, 6 de la classe 2 et 8 de la classe 3

Classe 4: 26*(10%+25%+30%+25%) = 26*90% = 23,4 soit 23 étudiants dont 17 des classes précédentes et 6 de la classe 4

Classe 5: 26*(10%+25%+30%+25%+10%) = 26*100% = 26 dont 23 des classes précédentes et 3 de la classe 5

 

 

Sur le tableau 3-3 Classification de la notation par grade de la page 3 de l'annexe au diplôme,  peuvent s'afficher des nombres différents des pourcentages calculés par classe. Ceci est dû au nombres  d'ex aequo. Ces derniers sont forcément retirés des classes suivantes (inférieures) de telle sorte que le nombre total de sortants reste inchangé. Prenons un effectif sortant de 10 étudiants dont 3 majors de promos avec la même moyenne, dans ce cas le nombre de la classe A est de 3 étudiants (au lieu d'un étudiant 10*10%=1).  SEES ne doit surtout pas différencier entre les ex aequo à la place de l'équipe pédagogique.

 

Publié le 28/09/2012






 

 

 

A toutes et à tous, meilleurs et sincères voeux, Aiid Saiid Mubarek Inch Allah.

 

 

 

Publié le 17/08/2012

 

Peut-on retrouver le standard de
quinze semaines d’enseignement  par
semestre ?

 

Prof A. Chouarfia

Enseignant chercheur Informatique USTO-MB Oran, Concepteur du système SEES de gestion LMD

 

 

Dans notre précédente réflexion intitulée ‘’Réflexion autour du système LMD’’, nous avons soulevé des questions sur la conformité du système LMD pratiqué en Algérie aux standards universels, sur son adéquation avec l’environnement socio-économique et les priorités nationales de recherche. Un bilan en termes de concepts et de vécu sur le terrain a été dressé. En guise de conclusion bilan, neuf propositions ont été faites, elles pouvaient être décidées et appliquées par les responsables locaux de la cellule de base : le Département.

 

Dans cet article, nous reviendrons sur la proposition 3 de la conclusion :

‘’Respect du volume horaire hebdomadaire d’enseignement  et de la durée standard d’enseignement dans le semestre (15 semaines/semestre). Dans le cas optimiste, les cours magistraux commencent la dernière semaine du mois d’octobre alors que les TD/TP eux, au plus tôt, débutent la 3ieme semaine du mois de novembre. Ainsi donc, le semestre est réduit dans le cas favorable à 12 semaines (3 semaines de moins, c’est des programmes amputés de 20% de leurs volumes’’.

 

Il est aisé de vérifier sur le terrain que certains enseignements d’appui (TD/TP) ne dépassent guère sept  semaines pour les semestres impairs (S1, S3 et S5). Cette réduction du volume horaire semestriel peut être évitée. Elle est due à deux facteurs essentiels d’ordre organisationnel :

 

    1-  L’organisation des examens de rattrapage au mois de septembre :

                 
             - L’organisation de cette session au mois de septembre est la cause principale de retard dans le démarrage de la nouvelle année universitaire.

         
             - Le non achèvement de l’année au mois de juillet perturbe la nouvelle année universitaire. Si nous reprenons le document obligatoire ‘’Annexe au diplôme’’, ce dernier mentionne le classement de l’étudiant par rapport aux sortants (reçus). Ce document ne peut être délivré qu’après le rattrapage pour avoir le même nombre de sortants (le même rang et le même intervalle de moyenne pour un étudiant). Un étudiant classé 7°/20 en première session peut devenir 14°/30 après la seconde session.

 

    2-  A l’organisation du travail au niveau des départements :

      
             - Généralement le planning des examens est établi à la rentrée alors qu’il peut être programmé et affiché avant les vacances d’été,

         
             - Les emplois du temps et les affectations des charges ne sont définis qu’après les délibérations du mois de septembre alors que les enseignants, les effectifs des étudiants et les programmes sont stables d’une année à l’autre,

       
             - Le démarrage des enseignements est laissé au bon gré et vouloir des enseignants, il serait intéressant, comme au niveau de l’éducation nationale, de rendre obligatoire l’observation de la date de début des enseignements.

 

 

L’université algérienne ne pourrait être l’exception, il suffit de plus de volonté et de plus de rigueur dans l’organisation du travail quotidien pour retrouver les standards du système universel LMD, ne serait-ce que par le volume horaire d’enseignement. Ainsi, les programmes seront achevés et une première touche serait apportée à la qualité de l’enseignement universitaire.

 

Pour cette année universitaire 2012/2013, 95% des nouveaux sont définitivement inscrits, le reste serait achevé dans la semaine du 02/09/2012 au 09/09/2012. Par conséquent, le début des enseignements pourrait être envisagé dès le 16/09/2012 au moins pour les nouveaux bacheliers.

 

L’objectif de cet article est de proposer un planning pédagogique pour achever l’année universitaire 2012/2013 le jeudi 04/07/2013 et d’entamer les enseignements de l’année universitaire 2013/2014 le dimanche 15/09/2013. Ainsi, l’année universitaire serait ramenée à son volume annuel standard normal de quinze semaines par semestre et surtout les inconvénients et les perturbations du rattrapage de septembre seraient résolus.

 

Proposition de planning

 

Année universitaire 2012/2013

   Semestres impairs S1, S3 et S5

                Du dimanche 16/09/2012 au jeudi 13/12/2012 : 10/12 semaines d’enseignements

 

                Du jeudi au soir 13/12/2012 au mardi 01/01/2013 : Vacances d’hiver

 

                Du mercredi 02/01/2013 au mardi 22/01/2013 : 3 semaines d’enseignements

 

                Du mercredi 23/01/2013 au jeudi 07/02/2013 : 2 semaines d’examens

 

                Total des semestres impairs : 15 semaines

 

 

    Semestres pairs S2, S4 et S6

                Du dimanche 10/02/2013 au jeudi 14/03/2013: 5 semaines d’enseignements

 

                Du jeudi au soir 14/03/2013 au jeudi 28/03/2013 : Vacances de printemps

 

                Du dimanche 31/03/2013 au jeudi 23/05/2013 : 8 semaines d’enseignements

 

                Du dimanche 26/05/2013 au jeudi 06/06/2013 : 2 semaines d’examens

 

                Total des semestres pairs : 15 semaines

 

 

    Examens de rattrapage : Du dimanche 09/06/2013 au jeudi 20/06/2013 : 2 semaines

 

    Résultats (Saisie des dernières notes, vérification, délibérations) : Du dimanche  23/06/2013 au 04/07/2013

 

    Clôture de l’année universitaire : le 04/07/2013 au soir

 

 

NB : Les examens de rattrapage des  semestres impairs peuvent être programmés le long des  semestres pairs sur la base d’un examen par semaine.

 

        Le battement de deux semaines (10/12 semaines d’enseignements) sur la période du 16/09 au 13/12 permet de résorber le retard de cette première année de mise en place d’un tel planning.

 

 

Du Dimanche 07/07/2013 au dimanche 21/07/2013 : Travail administratif

        Bilan de l’année universitaire 2012/2013,

 

        Préparation de la rentrée universitaire 2013/2014.

 

 

Année universitaire 2013/2014

 

        Début obligatoire des enseignements : Dimanche 15/09/2013, avec  adaptation du planning au calendrier. Les établissements auront encore plus de temps pour étaler les périodes des examens et de déclaration de résultats.

 


17/08/2012
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Reflexion autour du système LMD

Le LMD est-il conforme aux standards universels ? Est-il en adéquation avec l’environnement socio-économique algérien et les priorités nationales de recherche?

 

                                                                             Chouarfia Abdallah

                                                    Enseignant-Chercheur  MC-A Informatique USTOran

                                                    Concepteur du système SEES de gestion LMD

 

 

 

 

Les évolutions des sciences et des technologies, la mondialisation, l’évolution et l’adaptation de l’environnement socio-économique ont montré ou laissaient apparaître le dysfonctionnement et l’inadéquation de l’université algérienne malgré tous les efforts soutenus consentis par l’état algérien. Conformément aux orientations et directives du plan de mise en œuvre de la réforme du système éducatif algérien adopté en conseil des ministres le 30/04/2002, le MESRS a défini une stratégie décennale (2004-2013) dont le noyau est la réforme du système pédagogique de l’enseignement supérieur, appelé LMD (Licence Master Doctorat), initié en 2004/2005 au niveau de dix établissements pilotes et élargi aujourd’hui à toutes les établissements universitaires (universités et centres universitaires). L’objectif de cette réforme est d’abord d’harmoniser le système pédagogique de l’enseignement supérieur avec le reste du monde et ainsi permettre à l’université algérienne d’être ou de devenir la locomotive de développement social, du développement économique ne serait-ce que par rapport à son environnement spécifique géographique proche, de la diffusion du savoir et surtout du savoir faire basé sur les nouvelles technologies et l’innovation.
Pour que l’université assure cette mission, elle doit assurer une formation de qualité, s’ouvrir sur son environnement socio-économique, s’ouvrir et s’approprier les évolutions techniques et technologiques, coopérer et échanger avec les autres établissements de l’intérieur et de l’extérieur du territoire, informer, dialoguer, orienter, concerter et faire participer les différents acteurs de l’université (enseignants, chercheurs, personnels administratifs et techniques, et étudiants). Tels sont les objectifs de la réforme. Sept années après le début de la réforme, il semble intéressant de faire le bilan en termes de concepts et de vécu sur le terrain. Le système LMD est dans ses
concepts et son esprit totalement différent du système classique, il a ses particularités :

 

       a- Système semestriel à progression annuelle.

 

       b- Structuration ou articulation des enseignements différente avec l’introduction de l’unité d’enseignement comme niveau intermédiaire entre la matière et le semestre ou l’année.

 

       c- Notions de crédits, de coefficients et de moyennes.

 

       d- Capitalisation et transférabilité des crédits.

 

       e- Domaines disciplinaires.

 

       f- L’unité d’enseignement est un regroupement de trois à quatre matières cohérentes entre-elles chacune pondérée par un coefficient. A la matière est attribué un capital (nombre de points) appelé crédit et un poids (coefficient) pour la pondérer par rapport aux autres matières de l’unité au quelle elle appartient.

 

       g- Les unités cohérentes entre-elles constituent le semestre. A chaque unité est aussi attribué un coefficient pour la pondérer par rapport autres unités du semestre, et un crédit capitalisable et transférable.

 

       h- Le parcours est un regroupement d’unités cohérentes entre-elles sur une durée de six semestres pour la licence et quatre semestre pour le master. A la fin d’un parcours, l’étudiant acquiert une compétence identifiée. Le parcours est un concept fondamental du système LMD.

 

       i- Le domaine est un regroupement de plusieurs parcours cohérents entre eux. A la différence d’un parcours, le domaine brasse un large éventail de disciplines.

 

       j- Beaucoup de travail personnel de l’étudiant, le temps ‘présentiel’ (en présence de l’enseignant) est estimé à environ 22h30 par semaine. Ceci développe l’esprit d’autonomie chez l’étudiant.

 

       k- Enseigner autrement, l’enseignant doit mettre à la disposition de l’étudiant son support de cours, en salle, il ne doit apporter que des éclaircissements ou des explications sur des points particuliers. L’enseignant, en salle, est un complément au travail personnel de l’étudiant.

 

       l- L’équipe pédagogique, un regroupement d’enseignants ayant un profil cohérent pouvant mener à l’acquisition d’une certaine connaissance et à une compétence.

 

       m- La mobilité : l’étudiant, inscrit dans un parcours administrativement domicilié dans un département, peut, s’il est matériellement possible, suivre des enseignements aboutissants aux mêmes connaissances dans d’autres départements administratifs du même établissement ou d’un établissement différent et faire valoir (comptabiliser ou capitaliser) ces derniers dans son parcours.

 

        n- Le nouveau bachelier s’inscrit dans un parcours d’un domaine donné proposé par une équipe pédagogique avec d’éventuelles passerelles d’un parcours à un autre.

 

        o- La formation est académique ou professionnalisante.

 

        p- Le tutorat ou l’accompagnement est, plus particulièrement en 1ière année, nécessaire.

 

On remarque bien que le système LMD est fondamentalement différent du système classique dans ses concepts, son articulation et son esprit. Pour que le bilan soit significatif, il faut, quand c’est nécessaire, revenir et comparer au système classique. En pratique, il n’y a pas eu de changement remarquable entre le système classique et le système LMD. Les mêmes enseignants continuent à assurer les mêmes enseignements (mêmes contenus) aux mêmes étudiants avec les mêmes méthodes dans les mêmes salles et avec les mêmes outils (craie, tableaux noirs ou verts). A ce niveau, il est, quand même, important de noter que le volume horaire a drastiquement diminué, donc au détriment de la qualité. Quand on pensait que le système classique ne répondait plus aux évolutions des sciences et des technologies, qu’il n’était plus adapté à l’environnement socio-économique et qu’il n’assurait pas de formation de qualité alors qu’en sera-t-il avec le système LMD avec en prime moins de volume horaire pédagogique?

 

Nous reprenons et nous analysons les particularités du système LMD, pour cela, il serait aussi intéressant de revenir d’abord sur les textes réglementaires.

 

1-     Textes réglementaires : Le LMD était régi par l’arrêté du 23/01/2005, ce dernier était  largement suffisant pour les modalités d’évaluation, de progression et d’orientation pourvu que son interprétation soit positive pour une gestion souple, rigoureuse et efficace. Il répondait à l’esprit LMD. Il a été abrogé et remplacé par les arrêtés 136 et 137 du 20 juin 2009. Ces derniers ont apporté plus d’explicitation et d’explication à certains concepts et règles de gestion. Néanmoins, ils renferment, plus particulièrement l’arrêté 137, des incohérences et des ambiguïtés entre eux et avec l’esprit LMD. En voici quelques exemples :

 

- le concept fondamental de parcours cité quinze fois sur les vingt deux articles de l’arrêté du 23/01/2005 est banni des arrêtés 136 et 137. C’est un retour en douceur au système classique avec les notions d’options et de filières. Sur le terrain, on ne relève aucune différence entre le Tronc Commun du SETI ou des Sciences Sociales du système classique et le Tronc Commun du ST  ou du SM ou autre du système LMD.

 

- l’article 29 de l’arrêté 137 a soulevé moult interrogations et des déplacements des hauts responsables de la DFSG au niveau des Conférences Régionales pour uniformiser sa lecture.

 

- l’introduction de la notion d’unité requise n’est pas applicable pour l’esprit pour lequel elle a été introduite.

 

- la compensation semestrielle (entre les semestres d’une même année) est une autre forme de retour au système classique annuel.

 

2- Parcours et unité d’enseignement : le LMD nécessite un travail pédagogique collectif menant à une compétence identifiée. Ce travail collectif se traduit par le suivi régulier des enseignements en présence des étudiants sous la présidence:

 

- du responsable de la matière (comité pédagogique de matière). Ce suivi est indispensable pour les matières où les effectifs et le nombre d’enseignants intervenants (cours, TD et TP) sont importants.

 

- du responsable de l’unité d’enseignement (comité pédagogique d’unité), ce dernier regroupe les enseignants des matières composant l’unité d’enseignement.

 

- du responsable du parcours (comité pédagogique de parcours) regroupant les responsables des unités du parcours. A l’exception de quelques très rares cas, aucun suivi n’est fait ni au niveau de la matière, ni au niveau de l’unité et encore moins au niveau des parcours pour lesquels des responsables sont nommés et rémunérés. Les Comités Pédagogiques de Coordination de semestre (CPC), hérités du système classique, se réunissent de façon rituelle, une fois par semestre, la veille des examens pour fixer l’ordre chronologique des examens. Il est bon de rappeler  que le CPC de Parcours concerne un parcours défini à partir de la première inscription de l’étudiant et concerne les six semestres pour une licence. L’article 44 de l’arrêté 136 prévoit des délibérations par unité. Les enseignants impliqués dans une unité signent le PV de délibérations de l’unité mais ne délibèrent pas, ce qui augmente quelque part le nombre d’échecs. On relève aussi, ici et là, que les unités sont confondues avec les matières, le regroupement des matières en unité n’est pas fait. Ainsi on se retrouve avec huit, neuf ou dix unités par semestre alors que la norme est de trois à quatre unités.

 

3- Matières, crédits, coefficients,moyennes : l’habilitation d’une formation obéit à un canevas, ce dernier passe par diverses étapes (Comité Scientifique de Département, Conseil Scientifique de Faculté, Conférence Régionale et Commission Nationale d’Habilitation). On remarque pour certaines formations que le nombre de matières dépasse quatorze voire dix sept matières par semestre. Seulement sur la base de quatorze matières dont 50% sont à TD ou TP, le volume horaire hebdomadaire (temps présentiel) est de 31h30 alors que la norme est de 22h30 (voir section 3-3 de l'annexe au diplôme reçu par les établissements à la fin du mois de juin 2011). A ce rythme, comment un étudiant peut-il avoir le temps pour le travail personnel qui est un concept fondamental du système LMD? A chaque unité et matière sont attribués des crédits et des coefficients. Le crédit de la matière est fonction du volume horaire hebdomadaire de cette dernière, le crédit de l’unité est la somme des crédits des matières qui la composent. Le crédit est capitalisable et transférable. 
Comme le crédit est séquencé par des tranches de trente points par semestre, on remarque que les responsables de parcours de formation se sont préoccupés par le séquencement au lieu de la relation avec le volume horaire. A chaque unité et matière correspondent des coefficients. Ils permettent de pondérer la matière ou l’unité par rapport aux autres composantes de son groupe. On relève souvent des coefficients de valeurs 4, 8, 12 voire même 18 alors que selon les us et les coutumes les coefficients sont fixés à la limite maximale de 5. Dans plusieurs parcours, les coefficients ont été alignés sur les crédits ou l'inverse (crédit = coefficient). Les délibérations de fin d’année se font toujours sur la base des moyennes semestrielles et/ou annuelles, l’esprit et le réflexe du système classique sont toujours présents. Dans le LMD, les moyennes de la matière et de l’unité sont secondaires, le crédit est primordial. L’exemple suivant illustre clairement la situation : l’étudiant E1 a une moyenne semestrielle de 9.90/20 et un crédit de 25/30, l’étudiant E2 a une moyenne de 9.40 est un crédit de 28/30. En cas de rachat, l’étudiant E1 est souvent récupéré à la manière du système classique en pensant moyenne alors que l’étudiant E2, qui a réussi les matières les plus importantes en termes de crédits, est souvent recalé. Au niveau des Conférences Régionales et de la Commission Nationale d’Habilitation, on doit être davantage attentif à la structuration, à l’articulation et aux normes (crédits, coefficients, nombre de matières pour le volume horaire), le canevas à lui seul n’est pas suffisant. Chaque fois qu’une remarque est faite sur le non respect des normes de programmes, la réponse est toute trouvée, cette licence ou ce master a bien été habilité par les différentes structures dont la CNH.

     

4- Enseigner autrement : Le MESRS a mobilisé des moyens considérables pour permettre le travail personnel de l’étudiant (bibliothèques, espaces numériques, laboratoires de TP, laboratoires de recherche). L’enseignant n’a pas suivi. Ce dernier doit mettre à la disposition de l’étudiant son support de formation. En salle, il ne doit apporter que des éclaircissements et des explications sur des points particuliers. Un simple parcours des sites des principales universités (par leurs effectifs et leurs anciennetés) permet de constater qu’il y a moins d’une trentaine (30) de cours en ligne pour les deux systèmes classique et LMD. C’est une déficience alarmante du système LMD, il serait très intéressant de faire de la production d’enseignement en ligne un critère important de passage de grade et plus particulièrement à celui de rang magistral.

 

5- Equipe pédagogique : Sept années après la mise en place du système LMD, on constate que les Conférences Régionales reçoivent annuellement chacune en moyenne 250 à 300 nouvelles offres de formation. Ces offres sont rarement un enrichissement ou une correction d’une formation existante mais, souvent, elles émanent de groupes d’enseignants en désaccord avec leurs collègues. Ainsi des enseignements sont répétés au détriment de la rationalité et de l’optimisation. Logiquement, toute nouvelle offre de formation devrait se situer par rapport aux formations existantes dans le même département. L’esprit de chacun son magistère, chacun sa licence, chacun son master et pourquoi pas chacun son doctorat est aussi un esprit hérité du système classique. Cette manière de réfléchir et d’agir porte un coup à la rationalité des ressources matérielles et humaines.

 

6- Mobilité et tutorat : Ces deux concepts sont totalement ignorés. Souvent le transfert d’un étudiant en difficulté ou d’une orientation vers un autre établissement est confondu avec le concept de mobilité.

 

7- L’échec : il doit être un cas exceptionnel dans le LMD, l’étudiant qui ne réussit pas dans son parcours doit, avec l’aide de son tuteur, être réorienté vers un autre parcours. Les passerelles entre les parcours offrent ce type de passage. On constate un taux d’échec moyen de l’ordre de 40% pour les deux premières années de licence pour les domaines autres que les sciences humaines et sociales.

 

8- Formation professionnalisante : la circulaire N°6 du 11 octobre 2010 liste 1568 formations de master agréées depuis 2007 à ce jour, le nombre de masters professionnalisants est de 24 soit 1,5%. Le même constat peut être fait au niveau de la licence. A ce niveau, on peut se poser deux questions

-  Où est l’ouverture de l’université sur son environnement ?

 

-  Quelle recherche est menée dans nos 750 laboratoires ?

 

La recherche  c’est tenter de répondre à des questions, de résoudre des problèmes avec une relative certitude sur la solution trouvée. C’est aussi savoir poser de nouveaux problèmes. Il existe trois dimensions ou composantes de la recherche : la recherche fondamentale RF, la recherche appliquée RA et la recherche de développement RD.

            La RF est une recherche théorique ‘spéculative’ dont le but est d’élargir le champ de la connaissance et d’établir des ‘vérités scientifiques’ sans se préoccuper des résultats pratiques immédiats.

 

            La RA tend à répondre à la question ‘quels sont les problèmes existants ou nouveaux auxquels les résultats de la RF peuvent apporter une réponse’.  La RA est un préalable à la RD.

 

            La RD répond aux questions ’comment mettre en pratique ?’, ‘comment concrétiser les résultats de la RF mis en exergue par la RA?’. L’objectif déterminant de la recherche doit être au service de la société, orienté vers la satisfaction de besoins réels tels que la compétitivité, la maîtrise des moyens de production et la maîtrise du travail. Cet objectif déterminant se trouve davantage dans la RD. Dans ce sens, les laboratoires devraient orienter davantage leurs travaux vers la RD pour ouvrir l’université sur son environnement et ainsi devenir la locomotive du développement économique à travers des formations professionnalisantes. 

C’est ce manque de pratique (de terrain, de savoir faire) qui éloigne de plus en plus l’université algérienne des standards et des repères universels et l'éloigne surtout d’une formation de qualité. Le classement de Shanghai qui s’est imposé comme référence et qui fait autorité montre bien le rang des universités algériennes dans le monde et en Afrique. 

 

Conclusion :
nous concluons ce bilan par quelques suggestions qui, nous pensons, contribuent à remettre le LMD sur la bonne voie. Les points d’urgence sont en gras, ils peuvent être décidés localement par les chefs d'établissement et appliqués dans l’immédiat.

 

1- Organiser un cycle de formation (durant la période des vacances d’hiver) pour les responsables pédagogiques (Vices doyen chargés de la pédagogie, Chefs de département, Chefs adjoints de département chargés de la pédagogie, Responsables de domaines, de parcours, de licences et autres) sur la lecture des textes réglementaires. L’immense majorité des responsables ignore la reglementation ou a une lecture des textes différente de celle de la DFSG. Cette dernière a organisé des rencontres régionales sur cet aspect, l’information n’a pas été transmise aux responsables de base. Les cellules LMD n'ont pas joué leur rôle de relais de formation des responsables au niveau du département.

 

2- Revenir aux concepts du LMD, plus particulièrement au concept de parcours, à la réorientation d’étudiants en difficulté de poursuivre leurs études.

 

3- Respect du volume horaire d’enseignement hebdomadaire et de la durée d’enseignement dans le semestre (15 semaines/semestre). Dans le cas favorable les cours magistraux commencent la dernière semaine du mois d’octobre alors que les TD/TP eux, au plus tôt, débutent  la 3ième semaine du mois de novembre. Ainsi donc, le semestre est réduit dans le cas favorable à 12 semaines (3 semaines de moins, c'est des programmes amputés de 20% de leurs volumes).

 

4- Etre plus attentif au niveau des Conférences Régionales et de la CNH à la structuration, au volume horaire hebdomadaire, aux crédits et coefficients des nouvelles offres de formation.

 

5- Mettre en ligne les enseignements. Ceci devrait être une obligation pour les enseignants de rang magistral. Un cours en ligne devrait être comptabilisé comme paramètre important dans la progression professionnelle. Les étudiants profitent plus d’un cours en ligne que d’une publication dans un journal dont la renommée reste à prouver.

 

6- Matérialiser le tutorat, il sera d’un apport conséquent dans la réussite d’un étudiant comme dans la préparation de la réorientation d’un étudiant en difficulté dans son parcours.

 

7- Instaurer des fiches d’appréciation de l’enseignement par les étudiants eux-mêmes. Cette appréciation motive les enseignants à fournir plus d’effort.

 

8- Axer la recherche vers la recherche de développement pour ouvrir l’université sur son environnement.

 

9- Limiter le nombre de mémoires (master, magistère et doctorat) par encadreur.

 

Cet article est extrait d’un document qui a été adressé au MESRS au mois d’Octobre 2010.  A cette époque, l’objectif de notre modeste reflexion était de tirer l'attention des hauts responsables pour que le système LMD ne soit pas sur les pas de dysfonctionnement du système classique et surtout d’aller, par des actions quotidiennes relativement simples, vers une formation de qualité.

 

                                                                                       

                            

 

 


20/08/2011
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